La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes 2021 nous a rappelé à tous l'importance de la protection afin d'obtenir de meilleures conditions de vie pour les femmes et les jeunes filles au Royaume-Uni.
La « Care Quality Commission » définit la protection comme suit : « ...des mesures visant à protéger la santé, le bien-être et les droits de l'homme des individus, qui permettent aux personnes – en particulier les enfants, les jeunes et les adultes vulnérables – de vivre à l'abri des abus, des préjudices et de la négligence. »
La protection, dans toutes ses applications, est d'une importance capitale pour les organismes de services au public. Toutefois, aucune agence ne peut assurer une protection efficace à elle seule. C'est l'une des questions clés qui rassemble les partenaires du secteur public dans le but d'atteindre un objectif de bien-être commun pour leur population – objectif qui ne peut être atteint individuellement.
Cet impératif de collaboration incite les agences à adopter des comportements et des méthodes de travail différents par rapport aux agences exerçant uniquement leurs fonctions réglementaires. Bien que la nécessité de collaborer ne soit pas nouvelle et qu'il existe des pratiques et des forums reconnus qui réunissent les autorités locales, les forces de police et les partenaires des services de santé sur une série de questions, il reste encore beaucoup à faire.
Les arguments en faveur d'une intervention précoce en matière de protection sont évidents et approuvés. Au cours des dernières années, les exigences policières ont évolué vers ce que le « College of Policing » appelle « une demande plus proactive que la police est tenue d'entreprendre, principalement liée à la protection du public ». Si l'on adopte une perspective policière en matière de protection, la collaboration est essentielle pour gérer les risques liés à la protection. Les forces de police s'appuieront (au moins) sur les autorités locales et les partenaires de services de santé afin d’obtenir les meilleurs résultats possibles pour le public et de s'adapter aux demandes auxquelles elles sont confrontées. Pour y parvenir, les organisations de première ligne doivent collaborer de diverses manières, notamment :
- par le partage des données entre les autorités locales, la police et le NHS
- en offrant des possibilités de partager les meilleures pratiques en matière d'approches d’intervention précoce
- en élaborant des stratégies de collaboration régionales et nationales.
Commençons par les données
L'une des premières étapes, mais aussi la plus difficile, que les partenaires des services de police, des autorités locales et de santé doivent réaliser est le partage des données. Ce partage de données est indispensable pour mener de bonnes interventions précoces et réaliser les meilleurs investissements afin d'assurer une protection optimale des groupes les plus vulnérables. Les partenaires doivent avoir toutes les données disponibles à leur disposition afin de comprendre à la fois le problème qui se présente à eux et de connaître la population concernée. Si cette démarche bénéficie d'un soutien au niveau supérieur et législatif, on constate qu'elle n'est pas encore mise en pratique sur le terrain, puisque les praticiens hésitent encore à partager leurs données.
Dans un monde parfait, les partenaires travailleraient en collaboration pour établir une infrastructure de stockage et d'accès aux données inter-agences par des sources fiables selon les besoins, que ce soit dans les bureaux, dans la communauté ou en première ligne. Cela ressemblerait un peu près à la figure 1.
Fig 1 : entreposage des données
Cela comprendrait la police, les autorités locales et le NHS à court terme, bien que cela puisse s'étendre aux partenaires chargés de la probation, de l'éducation, du bénévolat et de la communauté, et peut-être même au secteur privé, à plus long terme.
Nous savons que la situation actuelle est très loin de ce monde parfait et que de nombreux obstacles empêchent les autorités locales et nationales de fonctionner de cette manière, notamment :
- l'absence d'un identifiant unique universel pour les membres de ces systèmes
- des données de qualité inconsistante selon les contributions, ce qui nuit à la confiance dans les informations agrégées en relation avec les macro-tendances.
- les accords de partage de données conclus entre les autorités sont souvent complexes et mal interprétés, par conséquent, trouver les ressources nécessaires pour créer des cadres de données constitue souvent un obstacle pour les agences.
Que pouvons-nous faire au cours des 12 prochains mois ?
La création de cette utopie de partage de données peut sembler une tâche énorme pour des organisations déjà surchargées. Cela peut conduire à l'inaction et à l'introspection, les organisations se contentant de botter en touche, laissant les problèmes en suspens. Cependant, les partenaires doivent trouver un moyen d'aller de l'avant à partir de notre situation actuelle.
Il existe trois mesures pratiques que les organisations peuvent mettre en place afin d’améliorer la collaboration, tout en établissant les bases d'un environnement de données plus connecté à l'avenir.
Fig 2 : étapes pour une meilleure collaboration en matière de données
1. Améliorer la qualité des données et les normes
La collaboration en matière de données entre les organisations est complexe. Les écosystèmes de données varieront d'une organisation à l'autre et en fonction de la zone géographique de l’organisation ; aucune solution unique ne sera possible étant donné les différences de situations initiales selon les pays.
Tous les partenaires – police, autorités locales et santé – peuvent commencer par examiner la qualité de leurs propres données. Diverses approches concernant la qualité des données et les normes existent en fonction du type et de la source des données, cependant il s'agit d'un élément essentiel de la collaboration en matière de données, et si nous ne commençons pas à aborder cette question maintenant, nous risquons de ne pas avoir résolu le problème dans cinq ans. Les partenaires des services de police, des autorités locales et de santé ne doivent pas travailler seuls. Dans le domaine du maintien de l'ordre, par exemple, il existe des programmes nationaux tels que le Service national d'amélioration de la qualité des données (NDQIS en anglais), dont nous pouvons tirer des enseignements afin d’améliorer de manière ciblée la qualité de nos données.
2. Expérimenter, vérifier et répéter
Plutôt que d'attendre l'arrivée de systèmes technologiques intégrés complexes, coûteux et longs, la police, les autorités locales et les services de santé devraient utiliser des solutions de tableaux de bord disponibles dans le commerce pour commencer à visualiser les données sur lesquelles ils collaborent et à déterminer ce qui est utile pour les aider à améliorer les pratiques en matière de protection. Des systèmes comme PowerBI, Qlik Sense et IBM I2 sont raisonnablement peu coûteux et conviviaux. Ces systèmes permettent aux organisations de prototyper rapidement et de tirer des enseignements de l'expérience acquise en vue d'améliorer leurs propres services en matière de protection. Cela renforce la confiance en la possibilité de réaliser des améliorations, maintient les organisations concentrées sur l'objectif de collaborer pour améliorer la protection, et soutient un écosystème où les organisations se focalisent sur le partage d’informations et l'apprentissage mutuel.
3. Méthodes de travail collaboratives
Lorsque les systèmes sont distincts et que les données ne sont pas partagées de manière transparente, investir dans du personnel à court terme chargé de combler ce vide est une solution à envisager. Les équipes inter-agences dont l'objectif est d'accroître l'interopérabilité et de permettre le partage des données entre les organisations sont un point de départ potentiel. Ces équipes peuvent faciliter l'accès aux données des agences et améliorer la compréhension des exigences de chaque agence en ce qui concerne la réalisation de l'objectif collectif en matière de protection. Ces efforts tactiques visent à améliorer la collaboration et portent leurs fruits. Dans l'Avon et le Somerset, par exemple, la police, les autorités locales et le NHS ont formé des équipes fusionnées, ce qui permet de réduire le temps d'accès aux informations critiques.
Chez Gate One, nous sommes spécialisés dans l'élaboration de stratégies de haut niveau et leur concrétisation en avantages tangibles pour aider le secteur public à révolutionner la vie des citoyens.